Le vétérinaire commandant Michael Lallemand a récemment conduit avec les personnels du GRIMP du SDIS49 une nouvelle intervention de sauvetage d'un équidé en situation difficile.
Les sapeurs-pompiers de Maine-et-Loire sont alertés vers 20h00 par le propriétaire d’une pension équine dont l’un des pensionnaires, un double-poney mâle d’environ 400 kg, vient de faire une chute de 3m50 dans un fossé, en tentant de franchir celui-ci pour rejoindre des congénères. Les premiers secours sont sur place une quinzaine de minutes après l’appel. Avec l’aide du personnel présent sur les lieux, ils tentent de calmer le poney avant l’arrivée du GRIMP et du VSP demandés en renfort. Le GRIMP arrive en premier sur les lieux et constate que le poney a été choqué par sa chute et n’arrive pas à se relever, ses postérieurs lui faisant défaut. Il n’est pas envasé et la pose de sangles est rapidement entreprise. Chaque membre est sanglé individuellement. Une barre métallique permet de solidariser les attaches des membres antérieurs ainsi que celles des postérieurs entre elles, afin d’éviter tout écartement ou glissement. Les deux points d’attaches des cordes situés à chaque extrémité de la barre permettent de contrôler tout effet de bascule du tronc de l’animal.
Les mouvements de l’encolure et des antérieurs du poney, qui tente de se dégager, compromettent à la fois sa propre sécurité et celle du personnel alentour. Comme les fonctions cardio-respiratoires du poney le permettent, la décision est prise, en accord avec le propriétaire, de lui administrer une dose modérée de sédatif. Grâce à celle-ci, le relevage s’effectue dans de bonnes conditions, à l’aide d’un engin agricole. Malheureusement, le poney n’est pas capable de se tenir debout une fois sur la terre ferme. Un cathéter est posé au niveau de la veine jugulaire. Une dose d’anti-inflammatoire non-stéroïdien est administrée rapidement pour ses vertus analgésiques et une perfusion intraveineuse de sérum physiologique à fort débit est mise en place, afin de contrôler l’hypotension que pourrait occasionner le sédatif. Après une heure et demie de soins intensifs, la vigilance du poney est encore altérée et ses membres postérieurs toujours paralysés. La musculature lombaire est sévèrement contracturée et une lésion de la moelle épinière est suspectée à ce niveau.
Malgré le déroulement favorable de l’intervention et le relevage rapide, ce pauvre poney succombera quelques heures plus tard à ses blessures. Cette intervention nous rappelle que l’impotence du train postérieur chez un équidé non envasé est un critère de gravité qui engage le pronostic vital de l’animal, quels que soient les moyens mis en œuvre.
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